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►Article paru dans LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ du vendredi 8 septembre 2023 (Bernard Brabant)
 

Il y a 80 ans, les Allemands chassaient les Italiens pour occuper Embrun

Début septembre 1943, les Italiens changent de camp. Conséquence : dans la nuit du 8 au 9 septembre, les soldats italiens s’enfuient d’Embrun qu’ils occupaient, pour ne pas être faits à leur tour prisonniers par les Allemands. Le lendemain, les Allemands prennent possession de la ville.


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La caserne Delaroche où logeaient les troupes italiennes et allemandes. Reconstitution dessin Bernard Brabant


“Acasa !” C’est le mot d’ordre chez les soldats italiens. La plupart sont contre la guerre et l’occupation. “La troupe est lasse de la guerre et aspire à rentrer dans ses foyers, quelle que soit l’issue de ce conflit qui tourne au désavantage de l’Italie”, note le colonel Béraud.
 

Les Allemands ont pénétré à Gap ce mercredi 8 septembre. À Embrun, c’est la débandade. Les Italiens ouvrent les portes de la caserne Lapeyrouse transformée en prison et libèrent les 229 prisonniers. Ils recommandent même aux Embrunais de brûler les archives et les dossiers concernant les prisonniers libérés, pour que les Allemands n’en reprennent pas la chasse.
 

Les transalpins abandonnent leur matériel. “Le Lieutenant Eymin, aidé par messieurs Chevallier (le père), Vidou et Désiré Manuel réussissent à pénétrer dans les casernes et le central téléphonique pour récupérer des fusils et des milliers de cartouches qui sont cachés dans le grenier de la maison Eymin route de Saint-André”, écrit l’historien local Jean Vandenhove.
 

Les soldats Alpini échangent leurs uniformes contre des habits civils. Ils sont parfois aidés par la population qui a plus de haine envers les Allemands.
 


►Les Hautes-Alpes ne sont plus dans la fausse paix italienne

 

Les uniformes vert-de-gris apparaissent à Embrun dès le lendemain. Environ 150 militaires de la Wehrmacht et une antenne de la Gestapo s’installent dans les casernes Delaroche et Surian.
 

Les Allemands demandent aux habitants de restituer le matériel laissé par les Italiens en fuite. Sans grand succès : les armes subtilisées serviront au maquis des Orres, dirigé par le lieutenant Eymin.
 

Couvre-feu, chasse à ceux qui refusent de partir pour le Service du travail obligatoire en Allemagne. Les Résistants sont traqués. Les Hautes- Alpes ne sont plus dans la fausse paix italienne. Les Juifs jusque-là épargnés par les Italiens sont recherchés. L’occupation allemande sera plus tragique même dans l’Embrunais avec notamment la rafle des maquisards du Boscodon en mai 1944.

Publié le 08/09/2023 16:00  - aucun commentaire -

►Article paru dans LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ du mardi 24 août 2023 (Bernard Brabant)
 

Il y a 100 ans, la chaleur accablante provoque des feux de forêt dans l'Embrunais
 

Alors qu’un important feu de forêt sévit à Crots depuis ce mercredi 23 août 2023, il y a 100 ans, en août 1923, avec la chaleur accablante les feux de forêt se multiplient aussi. Le train met le feu à une maison quand il ne déraille pas à Châteauroux. Les automobiles en folie se jettent sur les arbres. C’est ce que nous apprend l’hebdomadaire embrunais La Durance.


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Excursion à la Fontaine de l’ours en 1929. Un lieu touristique très prisé.  Photo Archives départementales côte 21FI-1395


“La température accablante que nous subissons depuis plus d’un mois se fait fortement sentir ces jours-ci, 30 à 34 degrés à l’ombre”, se plaint l’hebdomadaire en août 1923, il y a 100 ans. Des feux de forêt sont à signaler. Un hectare de bois est détruit du côté de la Fontaine de l’ours. D’autres feux dans les forêts de Saint-Sauveur et des Orres causent quelques dégâts.
 

Est-ce dû à la chaleur ? Le journal parle des feux de forêt qui se multiplient partout en France et rappelle les consignes données par le ministère de l’Agriculture : “Faites des tranchées, découpez vos bois en secteurs, séparés par de vastes tranchées.

Ce jeudi 16 août 1923, l’incendie qui a détruit la maison Tasque du côté du Chadenas, n’est pas dû à la canicule. Cette maison est à 100 mètres de la voie ferrée. D’après les témoins, “les causes de l’incendie sont dues aux étincelles du fourneau de la locomotive du train de 13 h 30”. Un train qui avait déjà déraillé quelques jours auparavant à Châteauroux à la suite d’une erreur d’aiguillage : “La machine s’est engagée sur une voie et les wagons sur l’autre sans provoquer d’accident de personne.”


►“Cette année, les autos sont en folie furieuse”

Les chaudes températures favorisent le tourisme : “Nombreux sont les touristes, automobilistes, qui sillonnent nos routes et cols alpestres, viennent respirer l’air pur de l’Embrunais et jouir de ses hautes altitudes.”
 

Pour les courses et excursions, Monsieur Marais, rue de la Liberté, à Embrun, organise avec ses “voitures publiques” des excursions vers la Fontaine de l’ours, les cascades de Châteauroux, Crévoux, Les Orres, le lac de Siguret ou le plan de Phazy.
 

Alors, la voiture est-elle plus fiable que le train ? Pas sûr pour le journal qui déplore, sans nuances, une série effroyable d’accidents : “Cette année, les autos sont en folie, en folie furieuse. Elles se cabrent, capotent, sautent sur les arbres, se retournent, volent en éclat, se jettent l’une contre l’autre et réduisent en miettes les voyageurs qu’elles portent.” L’auteur de l’article n’aurait-il pas aussi quelque peu dérapé ?

Publié le 24/08/2023 12:02  - aucun commentaire -

►Article paru dans LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ du mercredi 26 juillet 2023 (Bernard Brabant)


 

Embrun : pourquoi la ville a rasé ses remparts il y a 140 ans ?


 

Fin 19e, Embrun s’est lancé dans un vaste chantier : raser une grande partie de ses remparts. Mais ce n’était pas pour  l’arrivée du chemin de fer.


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L’ancienne porte fortifiée pour entrer dans Embrun en venant de Gap. Un peu comme l’entrée actuelle de Mont-Dauphin. 
(Illustration Archives départementale côte 39/202)


 

La ligne de chemin de fer, inaugurée en juillet 1883 à Embrun, effleurait à peine les remparts du côté du bastion. Pourquoi la municipalité a-t-elle pourtant décidé de détruire la partie nord des remparts, surtout entre la porte de Gap et celle de Briançon ?


Depuis 1880, par décret, Embrun n’est plus une place forte militaire. Et ce n’est pas une surprise. La ville assiégée en 1692 n’avait tenu que 11 jours face aux troupes du duc de Savoie. Vauban avait d’ailleurs déclaré que cette ville fortifiée était “la plus mauvaise place [qu’il] connaisse”.


►« Embrun va avoir son périphérique »

 

L’armée cède trois hectares de terrain pour installer la gare. La ligne de chemin de fer a une importance stratégique. C’est le seul moyen de transport pour amener rapidement troupes et matériel vers la frontière. Les autres remparts et emplacements sur lesquels ils sont bâtis ne sont plus des terrains militaires. La ville en rachète pour les raser et construire les écoles Cézanne et Louis Pasteur (Jules Ferry vient d’instituer l’école laïque et obligatoire).
 

D’autres terrains sont vendus aux enchères aux particuliers comme vers le chemin du tour-des-portes.
 

L’idée est de faire une ville ouverte et moderne comme Gap. Il y a peu de débats. “Pourquoi ne pas laisser à la ville son antique cachet ?”, demande un lecteur du journal La Durance en 1878. “[…] Inutile de faire du sentiment pour des murs destinés à tomber en ruines et qui, ne remontant pas à une époque reculée, ne rappellent aucun grand souvenir historique”, rétorque le conseiller municipal Ollier.
 

La place libérée permettra en 1893 de créer le boulevard des Aires (boulevard Pasteur), qui réjouit cet Embrunais : “La ville d’Embrun va avoir son boulevard périphérique extérieur. Paris a bien le sien”.


►Une destruction des remparts qui n’empêchera pas le déclin d’Embrun


Les portes de Gap et de Briançon sont détruites. Toute cette modernité n’empêchera pas le déclin d’Embrun la mal-aimée. Elle perdra la maison centrale, les casernes, son tribunal et sa préfecture.
 

La ville prendra un nouveau départ dans les années 1960 avec le plan d’eau et les stations de sport d’hiver. Et, si Embrun avait gardé ses remparts, comme Aigues-Mortes, cela aurait été un atout touristique supplémentaire.
 

Quand la décision a été prise, il était difficile d’imaginer cet avenir pour une ville alors décriée, avec ses écuries, ses rues sombres et malodorantes, à en croire les témoignages d’époque.

Publié le 26/07/2023 11:34  - 2 commentaires -

►Article paru dans LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ du dimanche 9 juillet 2023 (Bernard Brabant)


 

Il y a 100 ans, la distribution du courrier était rétablie le dimanche


 

Le dimanche 8 juillet 1923, l’hebdomadaire La Durance annonçait la saison touristique et faisait état de progrès tel que le poste TSF.


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La poste d’Embrun, située de 1905 à 1956 place Mazelières. En 1923, on rétablit la distribution du courrier le dimanche.  (Photo Archives départementale côte 39/269)


En 1923, on recommence à distribuer le courrier le dimanche. Aux Orres, on déchire les bulletins météo. C’est ce que l’on peut lire dans l’hebdomadaire La Durance de l’époque.


En juillet 1923, on prépare la saison touristique. L’office du tourisme demande aux habitants de faire quelques progrès : « Débarrassez […] les rues de toutes ordures, et que l’aspect de vos demeures atteste la salubrité de vos pays. »


Aux Orres, Monsieur Michalon a construit un poste TSF. Une nouveauté pour l’époque. Une radio qui permet de capter les ondes parisiennes émises depuis la tour Eiffel. Le village vient en profiter pour écouter des concerts et autres émissions. Les annonces météos sont même transcrites sur un bulletin affiché à la porte de la mairie. Hélas, celui-ci est déchiré à chaque fois par des “arriérés saboteurs”, raille le journal La Durance. “Souhaitons que la tour Eiffel transmette bientôt le prix des vaches et des petits cochons. Voilà qui pourrait au moins intéresser ces ennemis du progrès”.


Dimanche 8 juillet, on se rassemble à 1 heure du matin place Saint-Marcellin. C’est le pèlerinage de la Saint-Guillaume. Cinq heures de marche plus tard, on arrive aux Séyères. Faute de voitures et de route carrossable, on y allait à pied, à cheval ou avec des mulets. On pouvait alors faire étape dans les cafés et rentrer en zigzaguant. On ne risquait pas de faire d’accidents.


►Le retour de la distribution le dimanche

 

Autre progrès annoncé par l’hebdomadaire : “La distribution du dimanche est rétablie dans les campagnes à partir de dimanche 8 juillet, dans toutes les communes. Toutes les boîtes rurales seront levées. Il est rappelé que la distribution du dimanche comprend les lettres missives, les cartes postales et les journaux expédiés par les éditeurs”. Cent ans plus tard, on espère juste voir passer le facteur au moins une fois dans la semaine.


“Voulez-vous avoir le sourire ? Le teint frais ? Le sang pur ? ”, demande dans une publicité la pharmacie centrale des Alpes située à Embrun. Elle propose pour remède de prendre deux à trois fois par semaine le “thé des moines de Boscodon”. Faut-il préciser qu’il y a 100 ans, il n’y avait pas plus d’arbustes à thé dans la forêt de Boscodon que de moines à l’abbaye alors désaffectée ?

Publié le 09/07/2023 11:56  - aucun commentaire -

►Article paru dans LE DAUPHINE LIBERE du lundi 26 juin 2023 (Par Bernard  Brabant)
 

À Crots, comment la pompe à incendie fonctionne… cent ans après !


Depuis plus d’un an, les bénévoles de l’association de sauvegarde du patrimoine de Crots (Aspec) ont restauré la pompe à incendie de 1924. Explications.


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L'eau est amenée par une chaine humaine qui se passe les seaux. Elle est versée dans la cube à travers des panoersqui jouent le rôle de filtre. La pope est actionnée par des bras de balancier. Comme pour amener les seaux, la population est mobilisé pour se relayer. (Photos Le DL/Bernard Brabant)


Les habitants de Crots ont assisté au “retour de la pompe dans son abri”, ce week-end. La pompe à incendie de 1924 marche parfaitement, puisque les Crétorins ont été invités à se joindre à la manœuvre pour assister des pompiers habillés d’époque. La pompe est alimentée par une chaîne humaine qui se passe les seaux d’eau que l’on vide dans une cuve en cuivre. Quatre volontaires actionnent les bras du balancier pour refouler sous pression l’eau dans un tuyau. Le jet monte tout de même à une dizaine de mètres de hauteur


►Elle était utilisée pour limiter la propagation
 

« Si elle n’était pas très efficace pour éteindre l’incendie, cette pompe était surtout utilisée pour empêcher le feu de se propager aux autres bâtiments », souligne Jeanine Riou, présidente de l’Aspec. Une pompe utilisée jusqu’aux débuts des années 1960.

Ce dimanche, l’engin a réintégré – en grande pompe – son abri datant de 1932, restauré pour l’occasion également par l’Aspec. On peut observer ce patrimoine sur la gauche de la route allant à la Montagne, au niveau du hameau des Catalans.


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La pompe est prévue pour être attelée à un cheval. Le plus souvent, elle était tirée vers le lieu de l'incendie par des hommes, faute de bêtes disponibles.
 

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La pompe est remisée dans l'abri qui a été ainsi rénové.
On peut l'admirer par les fenêtres. Des panneaux explicatifs sont affichés.

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La pompe permet de faire un je d'eau.
Avant, on jetait au plus près des seaux d'eau directement sur l'incendie.


 

Publié le 28/06/2023 10:02  - aucun commentaire -

 Le Lions club remet un chèque à la commune pour la cathédrale
 

Le Lions club Embrun - Val de Durance, dans le cadre de ses actions de sauvegarde du patrimoine, a remis mardi 13 juin un chèque de 3 000 euros à Chantal Eyméoud, maire d’Embrun.


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Un nouveau chèque de 3 000 euros a été remis par le Lions club Embrun Val de Durance pour la fresque de l’Annonciation de la cathédrale Notre-Dame du Réal. ( Photo Le DL /Marc Morbelli)


La cathédrale Notre-Dame du Réal, joyau d’Embrun, fait l’objet d’une rénovation de sa façade ouest et de son clocher. Le Lions club Embrun Val de Durance a remis une contribution de 3000 euros à la maire Chantal Eyméoud devant le porche aux lions de la cathédrale. Aurore Zyga, vice-présidente du Lions club, était accompagnée de plusieurs membres de l’association. Christian Parpillon, 2e  adjoint en charge de l’urbanisme et des travaux, Jehanne Marrou, adjointe à la culture et au patrimoine et Guy Baumstark, directeur de cabinet de la mairie, étaient également présents.


Le Lions club vient ainsi apporter son soutien à la rénovation de la fresque de l’Annonciation datée du XVe  siècle et située dans le tympan de l’entrée ouest de l’édifice religieux. Par convention avec la commune, il contribue à hauteur de 9 000 euros pour cette œuvre d’art. Le 1er  décembre 2020, en effet, une première contribution de 3 000 euros avait été versée et la troisième interviendra dans quelques mois.
 

►L’université d’été Lions de la musique revient en juillet
 

« Cette contribution pour notre cathédrale est un geste fort de la part du Lions club et de ses membres, a commenté Aurore Zyga. Cet argent provient de diverses actions sur le territoire pour lesquelles chaque bénévole s’investit. Nous économisons et pouvons ainsi participer à la sauvegarde du patrimoine. Nous contribuons aussi à l’animation de la cathédrale en organisant des concerts comme avec notre université d’été Lions de la musique. Le concert d’ouverture se tiendra le 23 juillet prochain. »


►Article paru dans LE DAUPHINE LIBERE du samedi 17 JUIN 2023 (Marc Morbelli)

Publié le 17/06/2023 10:05  - aucun commentaire -

►Article paru dans LE DAUPHINE LIBERE du lundi 5 juin 2023 (Par Marc Morbelli)
 

Avec leur descente de la Durance, les Radeliers remontent le temps


La ferveur et la passion populaire pour encourager l’atypique descente en radeaux ont fait de la 23e reconstitution historique un véritable succès.


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Les Radeliers de la Durance juste avant le départ de Saint-Clément-sur-Durance. (photo Le DL/Marc MORBELLI)


Après la descente entre L’Argentière-la-Bessée et Saint-Clément-sur-Durance le samedi, ce dimanche était consacré à celle menant les radeliers le long de la digue du plan d’eau d’Embrun.
 

► Malgré la pluie, le public présent

Leurs embarcations, comme à l’époque pour transporter le bois, ont vogué via la vague du Rabiou, à Châteauroux-les-Alpes, et emprunté le passage toujours délicat du Pont-Neuf et de la vague de la Clapière. Ce week-end, le débit suffisamment important de la Durance a facilité la navigation, même s’il est toujours très difficile de manœuvrer ces radeaux. Les eaux de la Durance sont piégeuses et ne se laissent pas dompter facilement. Les rochers, qui affleurent parfois par endroits, n’ont pas créé d’écueils et les quatre bateaux sont descendus plus rapidement qu’à l’accoutumée : les équipages maîtrisant bien les flots qui les ont emportés ce dimanche.
 

Malgré la pluie, le public a répondu présent : curieux de voir la fameuse descente de ces radeaux de bois, dont le plus long mesure 13 mètres. Les familles, patientes, ont chaleureusement applaudi et encouragé les participants à leur passage. La passion populaire pour les Radeliers ne se dément pas.
 

Cette année, l’association des Radeliers de la Durance a dignement fêté le 30e anniversaire de sa création, en dégustant notamment un immense gâteau confectionné par Aurore Ziga. À leur arrivée au plan d’eau d’Embrun, les soutiens institutionnels de l’association étaient là.

« Les deux journées se sont très bien passées, se réjouit Guillaume Legros, le président des Radeliers de la Durance. Tout au long de l’année, avec les différentes étapes de préparations, nous avons tout fait pour réussir cette 23e reconstitution historique. Nous sommes donc très heureux de l’avoir réussi et de voir que malgré la pluie autant de monde est venu pour nous encourager et nous suivre. Au sein de l’association, nous sommes de nombreux jeunes, notre volonté est de pérenniser cet évènement. »

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Un radeau passe au Pont-Neuf, parfois l'eau recouvre tout. (photo Le DL/Marc MORBELLI)
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Le radeau le plus long, 13 mètres, s'élance sur les flots tumultueux de la Durance. (photo Le DL/Marc MORBELLI)
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Passage réussi d'un radeau à la vague de la Clapière à Embrun. 
(photo Le DL/Marc MORBELLI)
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Il y avait du monde pour le départ malgré le temps maussade et pluvieux. (photo Le DL/Marc MORBELLI)

Publié le 06/06/2023 10:43  - aucun commentaire -

►Article paru dans LA PROVENCE du samedi 20 avril 2019 (Par Tanguy COHEN)
 

Embrun : la vie tragique des Notre-Dame


Le clocher de la cathédrale Notre-Dame d'Embrun était partiellement détruit au milieu du XIXe siècle


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Le clocher et la flèche de la cathédrale d'Embrun sont comme un phare juché sur le rocher. (Photo M.R. LA PROVENVE)


Le 18 juin 1852, à 14h30, la foudre tombait sur le clocher de la cathédrale. La flèche, haute de 16 mètres, était coupée en deux et renversée. Des débris sont alors tombés à l'intérieur du clocher et sur le sol entourant le clocher. Certes, les dégâts occasionnés à Notre-Dame de Paris il y a quelques jours sont d'une autre gravité que ceux subis par Notre-Dame d'Embrun jadis. Néanmoins, le rapprochement entre ces deux événements n'est pas injustifié ; ils ne sont évidemment pas de la même ampleur et ont touché deux cités très différentes.

Rappelons qu'Embrun fut à sa manière une capitale puisque durant 15 siècles elle fut une métropole religieuse dont les archevêques ont longtemps possédé aussi un pouvoir temporel important.
 

"Cet accident a compromis très gravement toute l'église"
 

L'inspecteur général des monuments historiques, Prosper Mérimée (l'écrivain), chargea l'architecte Pierre Manguin de visiter la cathédrale et d'évaluer le montant des travaux. Le 4 février 1854, il rendait son rapport dont suivent des extraits : "L'église de N.-D. D'Embrun est un édifice très remarquable du XIIIe siècle, que son style gothique distingue parmi tous les monuments de cette partie de la France. Cet accident a compromis très gravement toute l'église." À Embrun comme à Paris, la destruction d'une partie de l'édifice met en péril l'ensemble. "L'ensemble des charpentes effondrées, cela ne fera pas de bien aux voûtes, et cela crée un choc mécanique important", a déclaré après l'incendie Benjamin Mouton, ex-architecte en chef de N.D. de Paris.
 

Mérimée décrivait ainsi le clocher : "Une hauteur de 34m68, une largeur de 8m80 et couronné par une flèche de 16 m de hauteur environ. Ses murs ont une épaisseur de 1m30. Notre-Dame d'Embrun détient en outre une originalité ; au lieu d'avoir construit ce clocher énorme (près de 4 000 tonnes, ndlr) en hors oeuvre, comme dans la plupart des cathédrales italiennes, ou à Moustiers-Sainte-Marie, les constructeurs d'Embrun, avec une belle témérité, l'ont établi de deux côtés sur les murs d'angle de la cathédrale et, d'autre part, sur deux arcs qui ont eux-mêmes leurs points d'appui communs en porte à faux. Cette situation périlleuse avait provoqué des tassements inquiétants avant même la catastrophe de 1852".


M. Manguin qui a examiné l'édifice était étonné que les vices énormes de cette disposition n'aient pas déjà amené la ruine de la tour.


Étonnante similitude


En 1785, le feu avait embrasé l'échafaudage lors de travaux...
 

Les travaux de reconstruction ont duré de 1858 à 1867. On a mis à bas la flèche et les deux étages supérieurs qui ont été reconstruits à l'identique.
 

Les archives de la cathédrale d'Embrun nous rappellent également ce fait : Des réparations sur la flèche du clocher de la grande église sont effectuées en 1785. Pour ce faire, "il a été fait quatre échafauds" ; le feu devait prendre à ces "échafauds, occasionné par le charbon allumé, dont on avoit besoin pour souder le fer-blanc...". Une étonnante similitude possible pour les deux Notre-Dame, à 234 années d'intervalle !

Publié le 03/06/2023 16:47  - aucun commentaire -

►Article paru dans le Dauphiné Libéré du mardi 23 mai 2023 
 

Une exposition qui en apprend long sur l'école d'autrefois
 

La ville d’Embrun propose à la Maison des Chanonges, rue de l’Archevêché, une exposition gratuite jusqu’au samedi 4  novembre consacrée à l’école d’autrefois. Cette exposition est le fruit d’un partenariat avec l’Association de sauvegarde et d’études du patrimoine embrunais, l’association La Muande, les écoles d’Embrun, la maison de retraite des Chanterelles, Croc’Loisirs et différents collectionneurs.


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Le vernissage de l’exposition sur l’école d’autrefois s’est déroulé ce mardi soir en présence de Wiebke Silve, adjointe aux affaires scolaires et périscolaires et Jehanne Marrou, adjointe à la culture et au patrimoine. Une bonne trentaine de personnes a assisté au lancement de l’exposition. Les élues ont chaleureusement remercié les personnes ayant mis à disposition objets et documents et les personnels communaux pour leur travail de mise en place.


► L’occasion de partager des souvenirs 


Pupitres d’écoliers avec encriers en porcelaine, estrade et bureau de l’instituteur ou institutrice, tableaux noirs, de nombreux documents tels que des cartes géantes de géographie, histoire, leçons de choses, sciences naturelles, photos et descriptifs d’époque, livres, cahiers, carnets de notes, instruments de musique, projecteurs de films : de multiples trésors ont été, rassemblés pour un beau voyage dans le temps. Les souvenirs de cette partie d’enfance sont vite revenus à la surface chez certains.

Pour d’autres, « c’est un grand plaisir de redécouvrir ce que fut l’école d’alors, de revoir ce qu’elle nous a apporté, appris ». Ce patrimoine est un moment à partager en famille. Les plus âgés pourront partager avec les plus jeunes leurs souvenirs de cette époque où il n’y avait ni informatique, ni téléphone mobile, où tout se passait au tableau noir et dans les cahiers sur lesquels il fallait bien écrire avec les plumes sergent-major. Avec l’encre, il fallait réaliser de jolies lettres avec pleins et déliés, puisqu’il n’y avait pas non plus de stylo à bille.

Horaires : - de mai à juin et de septembre à novembre du mercredi au samedi de 15 à 18 h. - en juillet et août du mardi au dimanche de 16 à 19 h. Fermée les jours fériés.

Visites guidées : les jeudis du 20 juillet au 10 août à 16 h ; le dimanche 17 septembre à 10 h et les jeudis, du 26 octobre au 2 novembre, à 14 h 30.
 

Publié le 23/05/2023 11:51  - aucun commentaire -

Régulièrement, nous reprenons des nouvelles de l'hebdomadaire embrunais La Durance, que l'on peut consulter en ligne sur le site des Archives départementales des Hautes-Alpes.
 

Il y a 100 ans, le monument aux morts de la cathédrale d'Embrun était inauguré.

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Le monument aux morts de la cathédrale.
Le tombeau provient de Sisteron grâce "à la bienveillante générosité de Monsieur Roman du château de Picomtal" précise La Durance (Photo Le DL/BB)

 C’est une des nouvelles que publie l’hebdomadaire embrunais La Durance , en mai 1923. Nous sommes cinq ans après la fin de la Première Guerre mondiale. Le 13 mai 1923 est inauguré le monument à la mémoire des victimes de la guerre, dans la cathédrale d’Embrun. Un monument à base de recyclage : le tombeau de l’autel provient de l’église de Sisteron. Les gradins sculptés, le tabernacle et le petit retable à colonnettes qui le surmontent sont autant de débris d’un ancien autel de la cathédrale.
 

Le dimanche 27 mai 1923, comme dans toutes les villes, on fête le centenaire de Louis Pasteur, le savant qui a permis de combattre la rage. En 1895, dix ans après la mise au point de son vaccin, une habitante d’Embrun avait mis son piano en loterie pour que la ville puisse acheter de ces précieux sérums.
 

On apprend que “très prochainement, pour cause d’agrandissement et d’améliorations, la pharmacie Masson (ancienne pharmacie Arduin) sera transférée rue Clovis Hugues (en face la place aux Herbes)”. Une pharmacie qui s’appelle maintenant “du Mont Guillaume”. À noter que Messieurs Arduin et Masson sont deux anciens maires.
 

Autre bonne nouvelle : Monsieur Rouvière, célèbre “oculariste”, sera de passage à l’hôtel Moderne. Il guérit des problèmes de surdité et surtout de vue, grâce à ses yeux artificiels. “L’application en sera faite immédiate et sans douleurs”, promet-il. On s’en félicite.
 

Quant à Madame Julia, elle vante son “Emplâtre bleu” qui fait des merveilles. Le seul remède, assure-t-elle, pour les retours d’âges de ces dames et les constipations chroniques.


► L’heure d’été rétablie


Le Sénat vote de justesse le passage à l’heure d’été qui est ainsi rétablie. Le bien-fondé de cette mesure faisait déjà polémique à cette époque.


Le directeur des PTT (La Poste d’alors) rappelle que dans les villages dépourvus de bureau de poste, le facteur fait à domicile “l’émission et le paiement des mandats, le dépôt des objets à recommander, l’expédition des télégrammes, les versements et le remboursement à la Caisse nationale d’épargne, le règlement des livrets…”. Il regrette que les villageois n’y pensent pas assez. Sur ce dernier point, on ne peut pas dire qu’en 100 ans, on ait fait des progrès…

Publié le 21/05/2023 12:03  - aucun commentaire -